Comment réussir son court-métrage – Comment choisir le thème de son premier court-métrage ? Quatrième partie
Nous avions vu dans l’article précédent que les créateurs dits AUDITIFS ou INTELLECTUELS ont besoin tisser des liens avec les gens issus d’un autre type de psychisme humain, qui est lié plus au monde visuel et émotionnel.
Qui sont ces gens appartenant au monde VISUEL et ÉMOTIONNEL ? Ils sont très souvent extraverties, contrairement aux gens Intellectuels introverties, ils aiment parler, rire, s’exprimer dans un grand groupe de gens, ils aiment épater, se montrer en public, avoir du succès avec le public large, ils aiment s’amuser, danser, chanter, se transformer en un personnage. Ils sont sur le fil de leurs émotions, ils sont prêts autant d’exploser de rire que d’exploser en sanglot deux secondes plus tard. Ils sont très souvent amoureux de quelqu’un ou de la vie en générale, ils peuvent facilement avoir peur de tout et de rien.
Les gens émotionnels sont très souvent des gens actifs, vivaces, rapides, habiles dans leurs mouvements, mais, et il y a un grand mais ! Ils sont très souvent superficiels ! En tous cas aux yeux de ceux qui sont Intellectuels et Auditifs. Ils manquent d’une substance primordiale, et cela se traduit aussi dans leurs créations, c’est de la profondeur de leur idée initiale de film.
Sans vouloir se former, ils sont pressés de réussir et d’atteindre leur succès tant désiré, ils se jettent dans la création de leurs films, sans se préoccuper du contenu de leur futur film. Ils veulent montrer ce qu’ils ont dans leur âme au Monde, partager leurs souffrances, leurs douleurs, leurs joies. Souvent leurs films sont jolis à voir, bien éclairés, avec un rythme soutenu, des images bien choisies, et ils sont bourrés d’émotions. Mais ça s’arrête là. On ne comprend plus rien ni à l’histoire, ni aux personnages, ni quoi voulait raconter l’auteur.
Et cela est dommage pour leur film, qui est à priori, très beau et bien réussi de tous les points de vu extérieurs et techniques. Les créateurs émotionnels savent produire et créer des émotions chez le public à travers leurs films, mais ces émotions sont volatiles, ils existent que le temps du film, ils ne laissent aucune trace de leur existence après la sortie de la salle de cinéma. Ils n’y a aucune idée derrière cette danse des images, très souvent jolies !
Le public en sort de la salle d’autant plus vidé du sens et du contenu, car derrière ces belles images il cherche désespérément qu’est-ce que voulait raconter leur créateur à lui personnellement ? Quelle idée il voulait lui transmette ? Mais il ne la trouve pas, car il n’y en a pas ! Car l’auteur, très soucieux de porter au Monde sa belle perception de la vie, n’y est même pas songé. Il n’a même pas une vague idée, qu’est-ce que c’est une IDÉE de film. Il n’a pas de préoccupations philosophiques dans la vie, il ne cherche pas désespéramment le sens de la vie, les origines de choses ne l’intéressent pas. Il est tout dans l’instant présent, au fleur de peau, prêt à s’enflammer pour un nouveau passant dans sa vie, aussi vite qu’à s’éteindre et se plonger dans une énième désillusion émotionnelle.
Il est fait par la nature comme ça, il ne sera jamais différent, il n’est pas ni échangeable, ni modifiable. Il verra le monde à travers ce processus créatif et il le portera sur l’écran dans toutes ses créations. Et il ne comprendra pas sincèrement, pourquoi les gens ne trouveront rien d’intéressant dans ses films, ils les trouveront vides et insatisfaisants. Les professionnels et les sélectionneurs de festivals vous diront de travailler d’avantage, mais ils ne sauront même pas vous expliquer, qu’est-ce que vous devriez travailler d’avantage, et par quels moyens d’arriver rendre vos films plus compréhensibles aux yeux du public.
Car ici aussi c’est un problème de compréhension ! Et un problème aussi bien surmontable, quand on sait par quel coté s’approcher à sa résolution. Nous avions choisi et montré beaucoup de ces films purement beaux et visuels, car nous voulions leur donner aune chance d’atteindre le public. Et nous avions constaté que nous étions les seuls à prendre ce risque. Pourquoi les autres ne prendraient-ils ce risque là ?
Car la satisfaction de public passe aussi et avant tout par la compréhension de l’idée conductrice du film. Et ici il n’y a même pas de la matière de réflexion – pas d’idée, pas de réflexion. Encore un film trop intellectuel, peu compréhensif, peut se faufiler dans les festivals, car on suppose que « cette idée a quelque chose », même si on l’a pas trop compris. Les autres comprendront peut être mieux que nous. Mais l’absence totale de l’idée rend les gens perplexes. Et ils « zappent » ces belles créations, comme on « zappe » des beaux papillons sur le pré. Ils nous charment par leur beauté, mais sans plus. Il n’y a pas de profondeur voulue.
Alors, comment faire ? Comment arriver intégrer il ne serait-ce qu’une seule petite idée dans le film pour que les gens y voient un peu d’intérêt ?
Il faut savoir que vous ne pouvez pas intégrer une idée dans le film après l’avoir filmé. Cela se fait dans le stade de développement de thème de votre futur film. Quoi qu’il existe un astuce, pas toujours réussi, mais qui permet « sauver » une création déjà bien entamé, voir au stade de montage. Vous devez réinventer la fin de votre film !
Oui, le public dira que le film a été beau, mais lent peut être ou ennuyant à regarder tout au long, mais ! La fin a été géniale ! On a tout compris ! Mais oui, un peu de compréhension, ça fait du bien. On repart satisfait malgré tout, malgré que tout le reste du film on se demandait, à quoi bon toute cette histoire ? Pourquoi je suis assis ici à la regarder ?
Vous pouvez revenir à l’idée conductrice de votre film, en réfléchissant pourquoi vous aviez voulu faire ce film ? Quelle idée il vous évoque ? A quelle problématique de la société actuelle il s’adresse ? Qu’est-ce que je voudrais dire par ce film au public, à mes copains, mes amis ? Y-a t-il un truc particulier qui m’a poussé faire ce film ? Vous pouvez très bien vous débrouiller faire un film sans y avoir jamais pensé. Mais à la fin, tout à le regardant, vous pouvez très bien vous vous poser ces questions, et tourner une séquence supplémentaire, qui sera la fin et la conclusion de votre film.
Vous pouvez aussi très bien montrer votre film à vos amis, et parmi eux il y aura forcement un Intellectuel, qui verra dans votre film ce que vous n’aviez peut être pas vu, ni même pensé. Demandez son conseil. Il vous aidera à trouver le sens et l’idée conductrice de votre film. Ne soyez pas orgueilleux, acceptez là et ajoutez à la fin. On sait que la partie la plus importante d’un film réside dans sa résolution finale. Alors vous n’avez rien à perdre. Faites le !
Si vous n’aviez pas encore commencé la création de votre film, processus est le même. Rapprochez vous des gens cérébraux et intellectuels, montrez votre scénario, demandez leurs avis. Discutez avec eux. Ils ont tant d’idées dans leurs stocks ! Ils pourrons vous partager une ou deux, voir dix ! Ils sont des vraies « machines » à produire des idées, la plupart d’entre elles ils n’arrivent même pas à formuler, ni de réaliser, par manque de temps ou d’intérêt.
Nous voyons ici que la collaboration la plus proche des gens très clairement cérébraux et émotionnels peut s’avérer très productive à la naissance d’un film. Très souvent ça se passe ainsi de façon inconscient. Les gens sont attirés par leur contraire. Mais se sont plus souvent les émotionnels qui iront à la recherche d’un contact avec un cérébrale, mais ils risquent de se faire rejeter par le dernier, par manque d’envie de « se mêler » aux problèmes artistiques des autres. Les intellectuels sont des solitaires et des êtres hautaines. C’est à eux revient de faire le majeur effort de rapprochement, car ils devront forcer un peu leur nature plutôt misanthrope et philosophe.
Dans ces deux derniers articles nous voudrions attirer votre intention sur l’idée qu’on a besoin des uns et des autres. Il ne faut pas s’enfermer dans son propre monde sans comprendre pourquoi nous ne sommes pas ou assez compris. Pourquoi nos films n’arrivent pas à percer et intéresser d’avantage le public ? La réponse dans notre profond psychisme, qui, de toute façon restera tel qu’il est. Et si nous avions des atouts particuliers, qui nous sont donnés par la nature même, allons les partager avec les autres, qui ont aussi tant besoin de nous. Beaucoup de films gagneront en qualité et surtout en qualité de la compréhension !
Bonne et généreuse créativité à tous !
Les Saisons Parisiennes 2014